Par Garry Pierre-Paul Charles (GPPC)
Il y a des cris qui sonnent faux, des indignations qui sentent l’opportunisme. Le tweet de Fritz Alphonse Jean en est l’illustration parfaite. Alors que les gangs terrorisent la population, que le sang coule et que les familles vivent dans la peur, l’ancien coordonnateur du Conseil présidentiel croit trouver une tribune pour se blanchir. Mais derrière ses mots, ce n’est pas la douleur du peuple qu’on entend : c’est le calcul froid d’un homme qui refuse d’assumer ses responsabilités. Pendant cinq mois, il a eu les leviers du pouvoir.
Cinq mois où il n’a rien fait pour enrayer la spirale de l’insécurité. Cinq mois où il a préféré protéger ses alliés, induire en erreur un directeur général, et se draper dans l’inaction. Aujourd’hui, il accuse tout le monde, comme si le chaos était né sans lui, comme si ses mains étaient propres. Mais la vérité est implacable : il était aux commandes, il a échoué, et il continue de profiter des ressources de l’État.
Son tweet n’est pas un cri de vérité, c’est une manœuvre. Il cherche à se poser en victime, à détourner l’attention, à préparer le terrain pour une bataille politique où l’objectif est clair : renverser le gouvernement, s’emparer des structures de l’État et contrôler les prochaines élections. L’international l’a compris, et les sanctions américaines ne sont pas tombées par hasard. Pire encore, il a franchi une ligne rouge en publiant des échanges et des documents confidentiels.
Ce n’était pas un acte de transparence, mais une trahison. Un conseiller qui viole la confidentialité de l’État n’est pas un homme d’État, c’est un fauteur de trouble. Illégal, illégitime, il se démasque lui-même. Alors oui, les gangs terrorisent la population. Oui, l’insécurité est insupportable. Mais instrumentaliser cette tragédie pour se dédouaner, pour se poser en justicier alors qu’on a été complice de l’échec, c’est une insulte au peuple. Fritz Alphonse Jean ne parle pas pour les victimes : il parle pour lui.
Et son tweet n’est pas un cri d’alarme, c’est un coup de poker politique. Il faut le dire sans détour : ce tweet n’est pas seulement une fuite en avant, c’est une attaque directe contre l’État et contre ceux qui, chaque jour, risquent leur vie pour protéger la population. Quand on déstabilise le gouvernement, on sabote automatiquement la volonté des forces de sécurité, on fragilise leur autorité et on cherche à les décourager. C’est exactement l’effet recherché par l’ex-coordonnateur : miner l’élan de la police, empêcher ses opérations, casser son moral.
Mais le pays n’a pas le droit de tomber dans ce piège. La police, malgré des moyens limités, mène un combat titanesque et mérite un soutien total. Face aux balles des gangs, ce ne sont pas les tweets d’un homme en quête de réhabilitation qui sauveront des vies, mais la détermination des forces de l’ordre. Le peuple doit choisir : croire aux cris d’un perdant qui déstabilise son propre pouvoir, ou renforcer ceux qui se battent réellement pour lui. L’histoire retiendra que la sécurité ne se construit pas avec des accusations, mais avec du courage et de l’action.
Dans une interview accordée à Télé Image, l’ex-coordonnateur a franchi une nouvelle étape en dénonçant une prétendue alliance mafieuse entre Laurent Saincyr et Didier Fils Aimé, tout en accusant certains membres du secteur privé d’être responsables du chaos actuel. Il cite des communes sous contrôle des gangs et attaque frontalement Laurent Saincyr, l’actuel coordonnateur, qu’il accuse d’oser parler de stabilité. Cette sortie n’est pas anodine : elle fait suite à la note publique de Laurent Saincyr refusant de renverser le gouvernement, ce qui réduit à néant l’objectif de Fritz, visiblement battu dans sa guerre contre l’exécutif.
Un conseiller, sous anonymat, révèle que cette hostilité est aussi liée au refus de Laurent de signer un contrat pour une firme de sécurité, ce qui prive Fritz d’un levier supplémentaire. Voilà la logique : après avoir perdu la bataille contre le gouvernement, il s’attaque désormais à ses anciens collègues, et demain ce sera le tour des autres conseillers. Comme disait l’autre : il est devenu fou.
Garry Pierre Paul Charles
Scoop FM, 107.7

