PUBLICITÉ
COMPAGNIE DIGNITE

Vladimir Paraison : trois mois de désillusion à la tête de la PNH

Nommé directeur général de la Police nationale d’Haïti en juillet 2025, Vladimir Paraison fait déjà face à un déluge de critiques. Trois mois après sa prise de fonction, le bilan sécuritaire s’avère catastrophique, marqué par une progression fulgurante des gangs armés et l’effondrement de l’autorité publique.

Cité Soleil, Martissant, Croix-des-Bouquets : dans ces zones, l’État semble avoir disparu. Les routes nationales, notamment celle menant vers l’Artibonite, demeurent des couloirs de la peur. Cette aggravation contraste violemment avec les promesses de fermeté formulées lors de sa nomination.

Sur le plan interne, la situation n’est guère meilleure. Les syndicats de police dénoncent un manque de vision stratégique, une désorganisation chronique et une absence de coordination entre les différents départements. Des frictions internes seraient apparues entre Paraison et plusieurs commissaires, frustrés de ne pas disposer des ressources nécessaires. Cette confusion compromet la capacité de riposte face à des gangs de plus en plus structurés et armés.

Du côté de la société civile et des acteurs politiques, les critiques se multiplient. Des organisations de défense des droits humains accusent Paraison d’avoir échoué à protéger les civils, tandis que certaines voix au sein même du Conseil présidentiel de transition (CPT) questionnent sa légitimité à rester en poste.

Face à cette avalanche de reproches, l’entourage de Paraison se défend en invoquant un héritage chaotique, le manque d’équipements, les retards de salaire et l’absence de soutien du CPT. Ses partisans jugent injuste de le rendre responsable de tous les échecs après seulement trois mois de mandat. Mais dans un contexte d’urgence sécuritaire, ces justifications peinent à convaincre.

Les conséquences de cette dérive sont dramatiques : effondrement de l’autorité policière, déplacements massifs de population, paralysie économique et angoisse collective. Les partenaires internationaux doutent désormais de la capacité du gouvernement transitoire à restaurer l’ordre, accentuant la fragilité du CPT, déjà éclaboussé par des scandales de corruption.

À l’approche du 7 février 2026, plusieurs scénarios se dessinent : le limogeage de Paraison, son maintien sous condition, ou encore une poursuite du chaos sécuritaire qui repousserait indéfiniment la transition démocratique.
Une chose est sûre : l’avenir d’Haïti et celui de sa police nationale se jouent dans les prochaines semaines.

La redaction.

Leave a Reply