À l’approche des prochaines élections, alors que le pays s’enfonce dans une crise politique, économique et morale sans précédent, certains visages refont surface, espérant duper à nouveau un peuple déjà meurtri. Parmi eux, des individus au passé lourd, qui symbolisent tout ce que la vie publique haïtienne a produit de plus corrompu et de plus cynique.
C’est le cas de Jean Fenel Thanis, ancien député des Cayes / Île-à-Vache (Sud) à la 49ᵉ législature, arrêté en mars 2019 pour trafic illicite de stupéfiants.
Le mardi 5 mars 2019, la Police nationale d’Haïti (PNH), agissant sur des informations précises, avait intercepté l’ex-parlementaire dans la commune de Ganthier (Ouest), en compagnie de Jean Edrick Pompé et d’un ressortissant jamaïcain, Keshuss Cambell. À bord de leur véhicule : plus de 400 kilogrammes de marijuana, soigneusement dissimulés.
Les trois hommes avaient été aussitôt conduits à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), où ils furent placés en détention.
Ironie du sort, celui qui jadis se présentait comme un « représentant du peuple » avait été élu en 2011 sous la bannière du parti Repons Peyizan, formation politique déjà marquée par de nombreux scandales.
Aujourd’hui encore, alors que la population vit dans la peur et la misère, des individus au passé judiciaire trouble tentent de se repositionner, profitant du chaos électoral annoncé.
Cette situation met une fois de plus en lumière le niveau de décadence morale et politique d’une certaine élite haïtienne, prête à tout pour conserver privilèges et immunité.
Pendant que le peuple souffre, ces prédateurs politiques manœuvrent dans l’ombre, espérant que l’amnésie collective et la misère chronique leur permettront de revenir sur le devant de la scène.
Mais le pays n’a plus le luxe d’oublier.
Chaque élection devient un test pour la conscience nationale : accepterons-nous encore que des trafiquants, des corrompus ou des opportunistes s’érigent en sauveurs ?
L’heure est venue pour le peuple haïtien d’exiger des comptes et de refuser d’être à nouveau trompé par ceux qui, hier encore, ont souillé la République.
Jean Louis Fanfan

