Plusieurs mois après sa nomination à la direction générale de la Police nationale d’Haïti (PNH), le constat est sans appel : aucune opération d’envergure n’a encore été menée pour inverser la spirale de la violence.
Malgré des promesses répétées de “reconquête du territoire national”, Vladimir Paraison peine à incarner le leadership que réclame la situation sécuritaire du pays.
Lors de sa prise de fonction, le nouveau commandant en chef de la PNH avait assuré vouloir reprendre le contrôle des zones livrées aux gangs armés. Mais sur le terrain, la réalité demeure inchangée : les quartiers populaires restent assiégés, les enlèvements se multiplient et la population vit dans la peur permanente.
Les quelques opérations conduites sous son autorité apparaissent sporadiques, mal coordonnées et sans effet durable. Aucune stratégie globale ne semble avoir été déployée pour démanteler les structures criminelles solidement implantées à Port-au-Prince et dans plusieurs villes de province.
La question se pose désormais : la PNH a-t-elle un véritable plan d’action ou avance-t-elle dans l’improvisation ?
Certains invoquent le manque de moyens, d’effectifs et d’équipements pour défendre le directeur général. Mais ces contraintes, bien que réelles, ne suffisent pas à expliquer l’absence totale d’initiatives majeures. D’autres chefs de la police, dans des contextes tout aussi tendus, avaient su mobiliser leurs troupes et obtenir des résultats.
Le leadership, rappelons-le, ne se mesure pas aux déclarations mais aux actions. Il exige du courage, une vision claire et la capacité d’inspirer la confiance des forces sur le terrain.
Pendant que la PNH tâtonne, les gangs se renforcent, s’arment davantage et étendent leur emprise. Chaque jour d’inaction équivaut à une victoire pour les criminels et à une défaite pour l’État de droit.
Le peuple haïtien, qui place encore ses espoirs dans cette institution censée le protéger, attend un véritable sursaut.
Vladimir Paraison est désormais à la croisée des chemins : soit il passe à l’action, soit il confirmera, aux yeux de tous, qu’il n’est pas l’homme de la situation.
Pour l’heure, le bilan est implacable : toujours pas d’opération sérieuse.