La Barbade, habituellement bercée par le calme de ses plages et la douceur de son atmosphère insulaire, est aujourd’hui traversée par une onde de rythmes, de saveurs et d’énergies haïtiennes. Depuis le 22 août, la délégation d’Haïti à la 15e édition du Festival des Arts de la Caraïbe (CARIFESTA XV) ne cesse de capter l’attention, d’émerveiller le public et de rappeler au monde entier que la culture haïtienne demeure l’un des piliers de l’identité caribéenne.
Sous le thème « Nos origines, nos réussites, notre avenir », Haïti ne se contente pas de participer : Haïti s’impose. Le pavillon haïtien est devenu un point de passage incontournable pour les visiteurs, touristes et délégations qui affluent vers le Grand Market. Là, musique, danse, gastronomie et artisanat résonnent comme un hommage vibrant à nos ancêtres, tout en ouvrant les portes d’un avenir créatif et résilient.

Une délégation resserrée mais explosive
La force de la délégation haïtienne ne réside pas dans son effectif, mais dans son intensité. Chaque prestation, chaque exposition, chaque plat devient une explosion d’identité.
Le 29 août, lors du Pot Down Street Fair, la cuisine haïtienne a séduit les palais avec ses épices et sa finesse populaire, rappelant que Port-au-Prince, Jacmel ou Cap-Haïtien n’ont rien à envier aux grandes capitales gastronomiques.
Le 30 août, NANM VAUDOU A et Joël Akoustik ont transporté le public avec des chants empreints de spiritualité et d’authenticité.
Le soir, le Grand Market a vibré au rythme des tambours : Erol Josué, 21 Nanchon et Negès Fla Vaudou ont transformé la scène en un temple vivant où danse, transe et communion culturelle ont électrisé la Barbade.
Du 23 au 30 août, les visiteurs ont également admiré l’ingéniosité des artisans haïtiens : Maelle David Figaro, Esperanta Delmas, Esterline Eustache, Isadora Prosper, Viala Sanon, Chris Erlin Paul, Myrlène Siméon, sans oublier les maîtres de Noailles et la CMAH. Chaque œuvre raconte une histoire, entre mémoire et innovation, plaçant l’artisanat haïtien au rang de référence régionale.
Une diplomatie culturelle réussie
Il faut le souligner : pour une fois, l’État haïtien a corrigé ses erreurs du passé. Pas de délégation éclatée ni de désorganisation, mais une représentation resserrée, cohérente, fière et percutante.
Sous la coordination d’Erol Josué, avec le soutien de Johanne Barthélemy Clébert, Anne Christelle Auguste et Berthony Raphaël, la présence haïtienne à Carifesta XV s’est affirmée comme un véritable projet culturel et diplomatique.
Ce choix stratégique envoie un message clair : Haïti n’est plus un simple invité, mais un bâtisseur de l’avenir caribéen. La culture n’est pas ici une vitrine éphémère, mais un levier d’unité, de coopération et de développement.
Haïti, cœur battant de la Caraïbe
En arpentant les allées du Grand Market, les visiteurs n’ont aucun doute : Haïti est le cœur battant de la Caraïbe. Sa musique hypnotise, sa gastronomie séduit, son artisanat fascine, et son identité inspire. Chaque performance attire une foule dense et passionnée, avide de comprendre la source de cette énergie inépuisable.
Dans les rues de Bridgetown, les échos des tambours et des chants vaudou se mêlent aux embruns de la mer : la Barbade vibre aux couleurs d’Haïti.
Une fierté retrouvée
Carifesta XV marque un tournant. Haïti n’est pas simplement présent : Haïti rayonne. Après des années d’occasions manquées et de délégations mal préparées, cette édition 2025 restera dans l’histoire comme celle où l’État haïtien a enfin su porter ses artistes, ses créateurs et ses traditions à la hauteur de leur génie.
La délégation haïtienne ne fait pas que participer : elle explose, elle séduit, elle convainc. Et dans cette explosion culturelle, elle nous rappelle que malgré les défis, Haïti est et restera une puissance créative mondiale.
Carifesta XV n’est pas encore terminé, mais une chose est sûre : la Barbade ne l’oubliera jamais, car Haïti y a marqué son empreinte indélébile.