Port-au-Prince, 23 août 2025 — Le Réseau Haïtien des Journalistes Anti-Corruption (RHAJAC) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur ce qu’il qualifie de « l’un des scandales les plus graves de criminalité organisée et d’impunité » dans le pays. Dans un communiqué officiel publié ce samedi, l’organisation accuse des figures politiques et économiques d’alimenter un réseau mêlant trafic d’organes et de stupéfiants, dissimulé derrière le commerce légal d’anguilles.
Selon le RHAJAC, des sources concordantes mettent en cause l’ancien sénateur Moïse Jean-Charles, soupçonné de contrôler ce monopole en collaboration avec Betty Lamy et Fritz Richardson Junior. Ce commerce, en apparence licite, servirait en réalité de couverture pour deux crimes transnationaux : le trafic de cocaïne et le trafic d’organes humains.
Le communiqué rappelle que des rapports des Nations Unies ont déjà établi un lien entre ce commerce et le narcotrafic. Par ailleurs, des personnalités politiques comme Leslie Voltaire et Fritz Alphonse Jean avaient publiquement dénoncé le trafic d’organes en Haïti. Malgré ces révélations, aucune poursuite judiciaire n’a été initiée.
Pire encore, cette semaine, un juge ayant tenté de convoquer Moïse Jean-Charles et Betty Lamy aurait subi des pressions politiques l’obligeant à se rétracter. Le RHAJAC dénonce ce qu’il considère comme une complicité manifeste entre acteurs politiques, économiques et criminels, permettant au réseau d’agir « sans crainte ».
« La justice haïtienne, paralysée par la peur ou la collusion, reste incapable – ou refuse – d’agir », déplore le communiqué signé par Djovany Michel, secrétaire général du réseau.
Le RHAJAC appelle la société civile à refuser la résignation et à exiger des comptes, les médias indépendants à poursuivre leurs enquêtes, et la communauté internationale à ouvrir des investigations et à imposer des sanctions ciblées contre les responsables.
« Haïti ne sortira pas du cycle de la corruption et de la violence tant que les responsables de crimes aussi graves continueront à bénéficier d’une protection politique et criminelle », conclut l’organisation.