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Mission inutile : Alix Didier Fils Aimé revient les mains vides des États-Unis

Le Premier ministre haïtien, Alix Didier Fils Aimé, vient de boucler une mission officielle de près d’une semaine aux États-Unis, dans un contexte national marqué par une détérioration constante de la situation sécuritaire, politique et humanitaire. Ce déplacement, présenté comme stratégique, avait fait naître de nombreux espoirs au sein de la population et de la classe politique, notamment quant à un éventuel soutien accru de la communauté internationale, et en particulier de Washington.

Mais au terme de ce voyage, le constat est sans appel : le bilan est maigre, voire inexistant. Le chef du gouvernement n’a été reçu que par des responsables américains de second rang, sans aucun entretien avec des figures majeures comme le secrétaire d’État ou des membres influents du Congrès. Une absence de reconnaissance protocolaire qui illustre la place marginale qu’occupe désormais Haïti sur l’agenda diplomatique américain. Ce traitement suscite de vives interrogations sur l’efficacité et la portée de la diplomatie haïtienne à un moment aussi crucial.

Sur le fond, aucune avancée concrète n’a été enregistrée. Aucun engagement clair des États-Unis sur la question sécuritaire, alors même que des gangs armés continuent de contrôler une large portion du territoire haïtien. Les échanges se sont limités à des généralités, sans promesses de soutien logistique ou d’intervention immédiate. Loin des attentes urgentes du peuple haïtien.

Sur le terrain politique, le constat est tout aussi préoccupant. Aucun appui n’a été formellement exprimé pour accompagner la transition en cours ni pour soutenir l’organisation d’élections crédibles. Le mutisme ou la réserve affichée par les partenaires américains pourrait traduire un désaveu implicite, ou tout au moins une profonde méfiance à l’égard du leadership actuel.

En définitive, Alix Didier Fils Aimé rentre à Port-au-Prince sans résultat tangible. Ce retour bredouille alimente déjà les critiques sur un déplacement perçu comme inutile, voire contre-productif, dans une période où chaque initiative devrait contribuer à sortir le pays de l’impasse. Cette mission, loin de raffermir les alliances, met surtout en lumière l’isolement diplomatique croissant d’Haïti et l’essoufflement d’une gouvernance en quête de crédibilité.

Jean Louis FANFAN

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