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Transition en panne : Fritz Jean, un technocrate noyé dans le chaos

Nommé à la tête du Conseil présidentiel de transition (CPT) en remplacement de Leslie Voltaire, Fritz Jean avait éveillé un certain espoir. Économiste réputé, ancien gouverneur de la Banque centrale, il apparaissait pour beaucoup comme un profil technocratique capable de remettre de l’ordre dans un processus de transition déjà très instable. Mais sept mois plus tard, cet espoir s’est transformé en profonde désillusion.

Dès son entrée en fonction, Fritz Jean avait enchaîné les promesses ambitieuses, notamment sur le plan sécuritaire, alors que le pays faisait déjà face à une offensive sans précédent des groupes armés. Il avait annoncé un appui accru à la Police nationale d’Haïti (PNH), une meilleure coordination des forces et des actions concrètes. Mais dans les faits, rien n’a changé : les gangs continuent leur progression, l’État recule davantage, et la population attend toujours des résultats.

Le « budget de guerre », évoqué à plusieurs reprises par Fritz Jean et ses proches, est devenu l’un des symboles les plus troublants de cette gestion opaque. Destinée à financer des opérations de sécurité exceptionnelles, cette enveloppe n’a jamais été expliquée avec clarté. Aucune transparence sur les montants engagés ni sur l’utilisation réelle des fonds. Ce flou alimente un profond malaise au sein du CPT et renforce les soupçons dans l’opinion publique.

Dans quelques semaines, Fritz Jean doit céder la présidence tournante à Laurent Saint-Cyr, un autre membre du Conseil. Mais il laisse derrière lui un bilan pour le moins décevant : aucune avancée significative sur le plan politique, aucun progrès sur le plan sécuritaire, et aucune réforme majeure. La transition semble avoir tourné en rond, voire reculé par moments.

Aujourd’hui, l’avenir de cette transition semble encore plus incertain. Le prochain président du CPT héritera d’un processus fragilisé, sans orientation claire, avec une société civile lassée et une communauté internationale de plus en plus sceptique. Sept mois gâchés dans un pays à bout de souffle, qui ne peut plus se permettre de perdre davantage de temps.

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