En juin dernier, le chef de gang Vitelhomme Innocent a une nouvelle fois échappé à une opération de la Police nationale d’Haïti (PNH), alors qu’il se trouvait pourtant à portée des unités spécialisées. Un raté de plus qui ravive de vives interrogations sur les capacités — et la volonté réelle — de l’État à neutraliser les chefs de gangs.
D’après des sources concordantes, la PNH avait sollicité l’autorisation d’utiliser un drone kamikaze pour frapper Vitelhomme. Mais cette demande serait restée lettre morte au niveau de la Primature, dirigée par le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé, également président du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN).
Blessé lors d’une précédente intervention, Vitelhomme a néanmoins réussi à se replier dans sa zone de contrôle. Depuis, il est réapparu sur les réseaux sociaux, affichant une insolente sérénité, comme si l’État avait abdiqué.
Ce nouvel épisode relance les critiques visant le chef du gouvernement, accusé de freiner délibérément l’utilisation des drones au profit de calculs politiques, au détriment de l’efficacité policière. Selon des sources internes, une meilleure coordination entre les forces de sécurité et le pouvoir exécutif aurait pu permettre de neutraliser plusieurs figures majeures du crime organisé.
Alors que la violence continue de ravager la capitale, l’affaire Vitelhomme s’impose désormais comme un symbole troublant : celui d’un pouvoir incapable — ou peu désireux — d’agir face à l’ascension des groupes armés.