Le compte à rebours semble lancé. Tandis que l’exécutif s’enlise dans une gouvernance sans cap, des informations convergentes laissent entendre que le Premier ministre Alix Didier Fils Aimé serait sur le départ. En parallèle, loin des projecteurs, les grands patrons du secteur privé s’organisent pour peser lourdement sur la suite des événements et s’assurer une place de choix dans l’après-Fils Aimé.
Plusieurs barons du secteur privé, historiquement liés au pouvoir, ont intensifié leurs contacts avec des figures politiques clés et des leaders de la société civile. Parmi eux, des noms influents comme Olivier Barreau, Reynold Deeb et Édouard Baussan, qui multiplieraient les rencontres discrètes pour peser sur la future configuration du pouvoir.
La peur d’un effondrement institutionnel total agite les cercles économiques. Même le Conseil présidentiel de transition (CPT), déjà fragilisé par les critiques, ne semble plus constituer un rempart suffisant. Les récentes flambées de violence et l’impasse politique, dont certains industriels ont profité, les poussent désormais à sécuriser leurs positions avant l’éventuel départ de Fils Aimé.
Bien que non officielle, une liste de possibles remplaçants au poste de Premier ministre commencerait à circuler dans les cénacles politiques et économiques. Les tractations s’accélèrent, tandis que les principaux groupes d’intérêt tentent d’imposer leur candidat.
Conscient que l’instabilité menace aussi ses propres intérêts, le secteur privé tente de reprendre la main sur un processus politique en déroute. Une démarche risquée, alors que le pays reste englué dans une crise multidimensionnelle sans précédent.
Une chose est certaine : la chute de Fils Aimé, si elle se confirme, ne sera pas le fruit du hasard. Elle aura été préparée, influencée, et peut-être même orchestrée par ceux qui, aujourd’hui, se présentent en garants de la stabilité à venir.
Fanfan Jean Louis