Alors que l’insécurité continue de ravager Haïti et que les actes de criminalité s’intensifient à travers le pays, une question s’impose : où est le ministère de la Défense dans cette lutte cruciale pour la sécurité nationale ?
De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’inaction et l’absence remarquée du ministre de la Défense, Jean Michel Moïse, dans un contexte où le rôle de son institution est jugé déterminant. Malgré les importantes ressources budgétaires allouées à ce ministère, aucune stratégie claire ne semble émerger pour appuyer les efforts du gouvernement de transition et du Conseil présidentiel.
Plus grave encore, des accusations de corruption et de détournement de fonds viennent ternir davantage l’image du ministère. Selon plusieurs témoignages recueillis, les ressources destinées à l’intelligence nationale auraient été détournées à des fins personnelles, et une partie des budgets sensibles – notamment ceux liés aux cartes de débit pour opérations spéciales – seraient utilisés dans une logique de favoritisme au profit de proches du ministre.
Dans ce climat de crise, la population, livrée à elle-même, continue de subir les conséquences d’une violence généralisée. Les décisions stratégiques attendues pour faire reculer l’insécurité semblent reléguées au second plan, étouffées par un système opaque où les intérêts personnels priment sur l’intérêt général.
Face à cette situation alarmante, plusieurs organisations de la société civile et responsables politiques réclament l’ouverture d’une enquête rigoureuse sur la gestion des fonds publics par le ministère de la Défense. L’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) est notamment interpellée pour faire toute la lumière sur ces allégations.
En attendant des mesures concrètes, Haïti reste en proie à une insécurité galopante, dans un climat de méfiance généralisée, où l’État peine à affirmer son autorité et où les institutions censées protéger la population semblent faire défaut.