Malgré un budget qualifié de “budget de guerre” par le gouvernement de transition dirigé par Fritz Jean, la situation sécuritaire en Haïti reste inchangée, voire pire. Sur le terrain, les policiers continuent de risquer leur vie sans équipement adéquat, sans soutien psychologique, et dans des conditions de travail déplorables.
Lors d’une conférence de presse donnée le 22 mai 2025 à Port-au-Prince, le Syndicat de la Police Nationale d’Haïti (SPNH-17) a tiré la sonnette d’alarme. Garry Jean-Baptiste, porte-parole du syndicat, a dénoncé des promesses non tenues et une gestion irresponsable des fonds publics destinés à la sécurité.
Le gouvernement aurait signé un contrat de plus de 11 millions de dollars américains avec une firme américaine pour l’achat d’armes et de munitions. Jusqu’à présent, malgré le versement de plus de 7 millions de dollars, aucun matériel n’a été livré. Une situation qualifiée de « scandaleuse » par le syndicat, qui exige des comptes.
Parallèlement, le directeur général de la PNH, Normil Rameau, est vivement critiqué pour son inaction et son inefficacité chronique. « Il est incapable de répondre à l’urgence sécuritaire du pays. Son silence et son absence de résultats sont inacceptables », a lancé Jean-Baptiste.
Plus inquiétant encore, selon le SPNH-17, plusieurs unités de la PNH sont actuellement déployées sans recevoir de nourriture ni soutien logistique. Une décision incompréhensible du gouvernement, surtout alors qu’il affirme faire de la sécurité une priorité nationale.
Pour tenter de pallier l’abandon des policiers, le syndicat a signé un protocole avec Médecins Sans Frontières (MSF) et l’organisation APAC pour offrir un accompagnement psychologique et des soins médicaux aux agents traumatisés par les opérations de terrain.
Enfin, Garry Jean-Baptiste s’est réjoui de l’engagement croissant des personnels administratifs de la PNH dans la lutte syndicale. Il promet une mobilisation renforcée contre un gouvernement qu’il accuse de bafouer les droits fondamentaux des policiers.
« Le temps de l’impunité est révolu. Chaque décision injuste aura des conséquences », a-t-il averti.

