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Justice et sanctions internationales, Fritz Alphonse Jean : entre audace et calcul politique

Le Conseil présidentiel de transition (CPT), sous la présidence de Fritz Alphonse Jean, a récemment exhorté les institutions judiciaires haïtiennes à instruire les dossiers des personnes frappées de sanctions internationales. Cette démarche, présentée comme un engagement en faveur de la transparence et de la lutte contre la corruption, soulève cependant plusieurs interrogations, tant sur la forme que sur le fond.

Dans un pays où l’indépendance du système judiciaire est régulièrement remise en cause, cette injonction venue du sommet de l’État transitoire semble relever davantage d’un geste politique que d’une réelle volonté de réforme. Le Conseil exige un rapport détaillé dans les meilleurs délais, mais sans clarifier les moyens concrets mis à disposition d’un appareil judiciaire en crise, miné par le manque de ressources, la peur des représailles et l’ingérence politique.

Le CPT, entité non élue et elle-même contestée par une partie de la population, joue un rôle délicat. D’un côté, il doit maintenir une apparence de légitimité internationale en montrant sa volonté de coopérer avec les partenaires étrangers ; de l’autre, il doit composer avec un système où nombre d’acteurs influents, parfois liés au pouvoir ou au secteur privé, sont directement ou indirectement concernés par les sanctions internationales.

Des engagements internationaux à géométrie variable

L’appel à respecter les engagements d’Haïti en matière de lutte contre la corruption et des droits humains apparaît paradoxal dans un contexte où les institutions sont affaiblies et où l’impunité demeure la règle. Qui plus est, les précédents engagements similaires n’ont souvent abouti qu’à des effets d’annonce, rarement suivis d’effets concrets.

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