Le samedi 29 mars 2025, le Premier ministre haïtien, Alix Didier Fils-Aimé, s’est rendu à l’École Nationale République de l’Équateur, transformée en camp de fortune pour les déplacés internes. Officiellement, cette visite avait pour but d’évaluer la situation et d’apporter une aide humanitaire. Toutefois, au-delà du geste symbolique, cette initiative soulève de nombreuses interrogations et critiques quant à la gestion de la crise humanitaire qui frappe Haïti.
D’abord, il convient de souligner le caractère largement médiatisé de cette visite. Caméras et journalistes étaient omniprésents, capturant chaque échange, chaque poignée de main du Premier ministre. Loin d’être une démarche sincère et pragmatique pour améliorer les conditions des déplacés, cette visite a rapidement pris des allures de mise en scène politique. En effet, distribuer quelques kits d’hygiène et de l’eau potable ne constitue en rien une solution durable à la détresse des milliers de familles déracinées.
Ensuite, la précarité persistante des déplacés met en lumière l’inefficacité des mesures gouvernementales. Depuis des mois, les familles vivant dans ces camps temporaires sont confrontées à des conditions sanitaires désastreuses, à l’insécurité et à un manque criant de ressources. Le gouvernement, pourtant informé de cette réalité, tarde à proposer une stratégie claire pour leur relocalisation et leur réintégration dans leurs communautés d’origine. La visite du Premier ministre, loin d’apporter des solutions concrètes, ne fait que renforcer l’impression d’une gestion improvisée et inefficace.
Par ailleurs, cette action ponctuelle semble être une tentative maladroite de redorer l’image du gouvernement face à une opinion publique de plus en plus critique. En effet, les déplacés ne réclament pas uniquement des kits d’urgence, mais une véritable politique d’accompagnement et de réhabilitation. Tant que des solutions structurelles ne seront pas mises en place – sécurisation des quartiers, reconstruction des infrastructures, création de logements sociaux – ces visites resteront de simples opérations de communication sans impact réel sur le terrain.
En conclusion, la visite du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé au camp de déplacés du 29 mars apparaît davantage comme une manœuvre politique que comme une réponse efficace aux besoins des populations vulnérables. Plutôt que des gestes symboliques, Haïti a besoin de politiques ambitieuses et cohérentes pour traiter en profondeur la crise humanitaire qui s’aggrave jour après jour.
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