Le Réseau haïtien des journalistes anti-corruption (Rhajac) dénonce un manque de transparence au sein de la Direction générale de l’Immigration et de l’Émigration (DGIE). Dans une note publiée le jeudi 7 mars 2025 l’organisation affirme que le directeur général, Jean Antoine Simon Fénelon, serait impliqué dans un vaste réseau de corruption et de détournement de fonds publics.
Selon le RHAJAC, plusieurs coordonnateurs des annexes de la DGIE accusent le directeur de leur exiger, chaque lundi, la remise en espèces des frais perçus pour les passeports. Ces montants, estimés à plusieurs millions de gourdes par semaine, ne seraient ni versés sur le compte de l’institution ni enregistrés de manière transparente, ouvrant la voie à des détournements systématiques.
« Au lieu d’exiger un dépôt bancaire et une remise des reçus officiels, il continue d’imposer une collecte en espèces, menaçant de transfert tout employé qui refuserait de se plier à ses directives », dénonce le RHAJAC dans sa note.
Outre les soupçons de corruption, le Reseau accuse également le directeur Fénelon d’avoir recruté des individus chargés d’intimider les journalistes et autres voix critiques de sa gestion. « Certains collègues subissent des pressions directes après avoir demandé publiquement des comptes sur l’utilisation des fonds publics », s’alarme l’organisation.
Les coordonnateurs ayant dénoncé ces pratiques sous couvert d’anonymat pointent aussi du doigt une agence de voyage nommée « Ave Maria » qui appartiendrait au directeur Fénelon. Selon eux, les citoyens sollicitant un passeport seraient pénalisés s’ils n’effectuent pas leurs démarches via cette agence, ce qui ralentirait délibérément l’impression de leurs documents officiels.
Face à ces accusations, le RHAJAC exige une intervention immédiate des institutions concernées. « Nous demandons à l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), à l’Unité centrale de renseignements financiers (UCREF) et à la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CS-CCA) de diligenter une enquête approfondie sur la gestion de Jean Antoine Simon Fénelon », réclame l’organisation.
Note a portée la signature Djovany Michel, secrétaire général du réseau. L’organisation insiste sur l’urgence d’un audit pour stopper le détournement présumé de plusieurs millions de gourdes par semaine et rétablir la transparence au sein de la DGIE. Jusqu’à présent, aucune réaction officielle n’a été enregistrée de la part du directeur incriminé.
La rédaction