L’attribution des licences d’exportation des anguilles en Haïti suscite une vive polémique. Le ministère de l’Agriculture, dirigé par un proche du parti Pitit Dessalines, est accusé d’avoir accordé à Betty Lamy et Walson Sanon le monopole de cette activité rentable. Certains observateurs dénoncent un favoritisme politique, soulignant la proximité entre Madame Lamy et l’ex-sénateur Moïse Jean-Charles, leader du parti en question.
Face aux critiques, Moïse Jean-Charles a d’abord nié toute implication avant de reconnaître que le ministre de l’Agriculture avait été nommé sur recommandation de son mouvement. Cette admission alimente les soupçons de conflit d’intérêts et de trafic d’influence. Par ailleurs, des rapports internationaux mettent en garde contre l’utilisation du commerce des anguilles pour des activités de blanchiment d’argent, ajoutant une dimension préoccupante à l’affaire.
Des organisations de la société civile, dont le Réseau haïtien des journalistes anti-corruption (RHAJAC), réclament des sanctions et une enquête approfondie. Elles dénoncent une gestion opaque du secteur et demandent une révision des procédures d’octroi des licences afin d’éviter toute concentration abusive entre les mains de quelques acteurs privilégiés.
Malgré ces appels, le ministère de l’Agriculture reste silencieux et aucune mesure corrective n’a été annoncée. Alors que la pression s’intensifie, des voix continuent d’exiger plus de transparence pour éviter que ce commerce ne soit instrumentalisé à des fins politiques et financières.
La rédaction