Des dirigeants et membres de la Fédération nationale des barreaux d’Haïti dénoncent avec vigueur la légèreté et l’absence totale d’éthique des responsables du barreau de l’ordre des avocats de Mirebalais, en particulier le bâtonnier Joël Lubin.
Le scandale éclate après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant Frédérique Occean, membre de ce barreau, brandissant une arme de poing dans l’enceinte même du tribunal, menaçant directement d’autres avocats. Plutôt que de condamner cet acte criminel, le bâtonnier Joël Lubin, dans une note controversée et suspectée d’être antidatée, a osé qualifier le geste de “héroïque”. Selon ses déclarations, Occean aurait agi pour “empêcher la prise de contrôle du barreau de Mirebalais par des avocats de La Croix-des-Bouquets”. Une prise de position choquante, qui frôle l’apologie de la violence, et qui suscite une vague d’indignation dans le milieu juridique.
« C’est indécent », s’est insurgé un dirigeant de la Fédération nationale des barreaux sur les réseaux sociaux. Comment un bâtonnier peut-il justifier une tentative d’assassinat, s’interrogent, perplexes, de nombreux avocats. Pour certains, cette note de soutien rocambolesque n’est que la face visible des dérives du barreau de Mirebalais.
Un barreau déjà au cœur des critiques
Plusieurs bâtonnats de juridictions différentes accusent le barreau de Mirebalais de nonchalance et de pratiques douteuses. « Tous les rejetés des autres barreaux de la République y sont admis d’office », dénoncent des avocats chevronnés. Pire encore, certains soutiennent que des individus n’ayant jamais mis les pieds dans une école de droit se retrouvent détenteurs d’une carte professionnelle d’avocat grâce à ce barreau.
Ces pratiques, jugées honteuses, ternissent non seulement l’image de Mirebalais, mais aussi celle de la profession tout entière. « La banalisation du métier d’avocat atteint son paroxysme à Mirebalais », déplore un membre de la Fédération nationale des barreaux.
Appel à l’action immédiate
Face à cette situation, la Fédération nationale des barreaux appelle à envisager une suspension temporaire de toute collaboration avec le barreau de Mirebalais. Des voix s’élèvent pour exiger des mesures disciplinaires contre Joël Lubin et un audit rigoureux de la gestion de ce barreau.
Le bâtonnier de Mirebalais est désormais sommé de répondre à des accusations qui dépassent la simple gestion douteuse : il est accusé d’avoir légitimé une tentative d’assassinat. Ce scandale pourrait bien marquer une rupture dans la manière dont la Fédération nationale des barreaux traite les dérives internes.
Les dirigeants de la profession d’avocat exigent de la rigueur, de l’éthique et une justice exemplaire. Joël Lubin et son barreau de Mirebalais sont prévenus : le silence et la compromission ne seront plus tolérés.
Mirielle Poteau, citoyen engagé à Mireblais